Quels Jeux Olympiques voulons-nous à Paris ?

Nous sommes nombreux à avoir été très heureux et très fier de l’attribution des Jeux Olympiques à Paris. Un sentiment fort et profond de joie, de fierté et d’espoir mêlés.

La joie tout d’abord de voir notre pays enfin victorieux dans cette forme de compétition si particulière. La fierté ensuite par la manière dont le dossier a été porté par les sportifs eux-mêmes, tous issus de nos clubs, de nos fédérations et de nos ligues et comités. L’espoir aussi de voir notre pays enfin investir et restructurer la façon dont le sport est géré en France.

Nous ne doutons pas que les Jeux de Paris seront un succès d’organisation, notre pays a démontré son savoir-faire à de nombreuses reprises, mais le seront-il sur le plan sportif ? Car pour cela notre système créé dans les années 60 doit évoluer, se moderniser pour hisser la France parmi les grandes nations du Sport Mondial.

Aujourd’hui ce sentiment s’estompe peu à peu au profit d’une inquiétude chaque jour plus grande. Le CNDS, principal organisme sportif subventionnant le mouvement sportif a diminué de façon significative la part de sa dotation territoriale. En clair, moins d’argent pour le sport local, les clubs, les ligues et comités. Nous devons faire émerger la génération des médaillés de 2024 avec moins de ressources, faire mieux avec moins de moyens.

Qu’à cela ne tienne, relever les défis les plus fous est dans l’ADN du mouvement sportif. A cœur vaillant rien d’impossible… Malheureusement à cette baisse de financement global s’ajoutent de nouveaux critères d’attributions des subventions et la disparition des emplois aidés au bénéfice des associations. Le défi devient maintenant une course à handicap…

Mais le plus inquiétant pour nous, bénévoles de terrain, est de voir une partie conséquente (3 millions d’euros) du budget du CNDS affecté à la Fête du Sport, une opération de communication annuelle dont l’objectif serait d’être une grande fête nationale et populaire…

Le tissu associatif sportif est certes bien la clé de toutes les mixités sociales mais l’impact de ces mesures sur tous nos bénévoles est catastrophique. Le message envoyé désastreux et totalement contre-productif car le désappointement et la désillusion vont forcément rejaillir sur la préparation de notre future élite sportive. Cette même élite qui devra gagner les 80 médailles de l’objectif.

Denis Masseglia, notre ancien Président de Fédération aujourd’hui président du CNOSF a adressé une lettre que vous trouverez ci-dessous à Laura Flessel, la Ministre des Sports, pour lui faire part de ces inquiétudes. Nous le soutenons totalement et lui avons écrit pour le conforter dans sa démarche. Notre courrier est lui aussi en pièce jointe.

Vous aussi que vous soyez président de club, de comité ou simplement  citoyen pour qui le mouvement sportif est élément important du tissus social, soutenez le, envoyez ce courrier en l’adaptant à votre guise.

Il n’est pas trop tard pour corriger le cap mais il est temps d’agir.

Bureau de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes d’Aviron

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